Beauvau nie l'existence d'un plan de sauvetage des
collectivités
Le sujet a déjà été traité sur ce blog avec le liens dessous et l'interview
sur BFM
un chiffre de 40 Milliards voir plus circulent sur le coût pour les collectivités locales
par Geneviève Truffy
Le 16 juillet dernier, l'Agence de notation financière Fitch publia
son rapport. Aux termes de celui-ci, il apparaît que les collectivités
territoriales sont de plus en plus endettées, puisque le montant des
emprunts des communes, départements et régions avoisinerait 105
milliards d'euros.
Dans
la conjoncture économique des mois voire des années antérieures, il
était avantageux de faire appel à un tel mode de financement, en
définitive peu onéreux et qui permettait la réalisation rapide de
travaux qui se révélaient indispensables.
Mais la crise du crédit est installée et on ne voit pas pourquoi les collectivités locales y échapperaient.
C'est d'ailleurs ce que souligne l'étude de l'agence Fitch.
Elle constate une très forte hausse des intérêts et autres frais des
prêts qui ont été accordés depuis 2000 de telle sorte que certaines
collectivités se retrouvent au bord du gouffre.
En
effet, de nombreux établissements financiers ont fait assaut
d'imagination pour proposer aux collectivités, notamment les plus
petites -donc aussi les plus fragiles- dont les gestionnaires n'ont pas
l'habitude -et on ne saurait le leur reprocher- de gérer de telles
opérations, de leur accorder des prêts toujours plus alléchants et aux
noms toujours très imagés (« prêt à barrière », « channel »,
« exotique »...).
Les premières années, les taux d'intérêt et les frais financiers sont
extrêmement bas, voire ridicules, puis les coûts sont revalorisés en
fonction de critères que personne n’est en mesure de fixer au moment où
le prêt est souscrit. Et d’aucuns de tabler sur le maintien, voire la
baisse, des taux.
Or, c’est l’inverse qui se produit.
C’est
donc pourquoi certaines collectivités sont incapables de faire face à
de telles charges financières et se trouvent aujourd’hui acculées à
renégocier des prêts qu’elles ne sont plus en mesure d’assumer.
La renégociation d’un prêt est une opération extrêmement délicate, et se révèle très souvent comme un
piège, car si l’emprunteur bénéficie alors d’un rééchelonnement, le taux proposé est en définitive encore plus onéreux.
C’est
pourquoi, devant ces difficultés actuelles, il est capital que les
gestionnaires ne se laissent pas tenter part le chant des sirènes et
aient recours à des opérateurs plus classiques et à des opérations sans
doute moins innovantes mais aussi moins aléatoires.
La crédibilité et la sécurité des finances publiques en dépendent.