27 décembre 2008 14:25
Le monétarisme, avec son corollaire la place centrale accordée à la
lutte contre l’inflation, est au coeur du consensus économique depuis
plus de vingt ans. Il est également le fondement de la politique menée
par les banquiers centraux, largement considérée comme un succès avant
l’apparition de cette crise. Pourtant, cette période de « Grande
Modération », ainsi que les économistes la désignent, a pour
caractéristiques l’abandon de l’objectif du plein emploi - sacrifié au
nom de la lutte contre l’inflation - l’apparition de bulles récurrentes
et un surendettement croissant. Pour l’économiste Thomas Palley, il est
temps de remettre en cause ce consensus, de rétablir l’objectif du
plein emploi, et du même coup de retrouver la progression des revenus
qui l’accompagnait avant que la désinflation compétitive ne prenne le
pas sur toute autre considération. Le moment est venu de reconsidérer
l’histoire de ces deux dernières décennies conclut-il. Sans doute
est-il temps, en effet, de se demander pourquoi les salaires ont été
depuis si longtemps sacrifiés sur l’autel de la lutte
anti-inflationniste, pourquoi le risque d’une hypothétique inflation
est si tranquillement et si communément considéré comme plus important
que celui d’un appauvrissement, bien réel lui, de nombreux salariés, et
enfin pourquoi l’inflation des actifs a-t-elle été observée avec une
telle bienveillance, alors qu’elle n’est à terme qu’une accumulation de
promesses intenables, comme l’éclatement des bulles nous le rappelle à
grand fracas de façon récurrente ?