Les experts comparaient encore récemment la crise actuelle à celle de 1929… Il semble qu’ils se soient trompés. Celle-ci pourrait être encore bien pire, et devenir une première historique d’une ampleur jamais connue. Des recoupements de déclarations récentes de différents spécialistes laissent présager un effondrement sans précédent. Pire qu’en 1929, une crise dont personne ne voit le bout du tunnel, comme l’indique le Wall street Journal. Très loin du plan Obama, le sauvetage des banques pourrait en effet coûter 4000 milliards de $.
Selon l’ancien cadre de Fanny Mae, Edward J. Pinto, la différence avec la crise de 1929 réside dans le fait que, actuellement, les crédits immobiliers encourus dépassent le capital immobilier lui-même, ce qui n’était pas le cas lors de la grande dépression. Il ajoute : “current mortgage modification efforts by the government and banks are not effective because there are more defaults of Federal Housing Administration loans than there were for the Federal Home Owners Loan Corp. of the 1930s”.
Le professeur Peter Morici, de l’université du Maryland, a déclaré que la situation n’était pas celle d’une récession, mais d’une dépression. Une stimulation ne donnera à l’économie qu’un coup de pouce temporaire, et restera insuffisante, ajoute-t-il, en concluant : « The economy will not recover without fundamental changes in banking and trade policy ». Chacun aura apprécié que ce changement fondamental n’est pas à l’ordre du jour.
Selon Roubini, qu’on ne présente plus, les banques, qui anticipent des pertes importantes, ne prêtent plus, mais gèlent les liquidités. Les bourses pourraient s’effondrer et perdre 20%, et la montée du prix de l’or annonce la crainte que les pays et sociétés n’honorent pas leur dette. La conclusion est alarmante : "Certainly starting a war with China on the issue of the currency is very, very dangerous, the US is relying on the kindness of strangers — Russia, China, the Gulf States … to finance a huge, and growing, twin current account and fiscal deficit".
Paul Jorion, qui avait déjà annoncé que la crise était pire qu’en 1929, aborde le problème sous un autre aspect. D’après lui, les spéculateurs sur les marchés à terme des matières premières travaillent délibérément en opposition de phase pour faire s’envoler les prix durant les fortes demandes. Ce phénomène de rapacité de circonstances, bien connu et pourtant insoluble par nature du libéralisme, aurait pour effet de provoquer de futures émeutes de la faim. Après l’effondrement de l’économie islandaise, la fin annoncée de la livre sterling, d’autres candidats comme la Hongrie, l’Estonie, l’Ukraine, la Lettonie, la Lituanie, pourraient rapidement se trouver aux abois.
Par delà la propagande médiatique officielle, payée pour son silence, on découvre que la vie d’un individu moyen aux Etats-Unis est bien plus catastrophique qu’on nous le laisse entendre, pour preuve ce témoignage récent, qui parle, entre autres, de quasi villes fantômes, de millions de personnes sans abris, et de chutes libres des salaires (pour des crédits fixes). C’est dans ce contexte que le congrès vient d’adopter le HR645, qui, dans le cadre des prérogatives inquiétantes attribuées à la FEMA, renforce encore son pouvoir au autorisant l’établissement de « centre de situations d’urgence » sur des bases militaires. Des mesures qui s’accélèrent et qui deviennent fort inquiétantes.
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