par John O'Callaghan et Karey Wutkowski
WASHINGTON (Reuters) - Les détails très attendus du plan de sauvetage bancaire américain seront dévoilés lundi par le secrétaire au Trésor Timothy Geithner et seront suivis jeudi par ses propositions de réforme du système financier.
Barack Obama pourra ainsi présenter ses propositions financières au sommet du G20 le 2 avril à Londres.
L'un des objectifs du plan bancaire est de nettoyer les bilans des banques en les purgeant d'au moins 1.000 milliards de dollars (740 milliards d'euros) d'actifs douteux, ce qui est considéré comme un élément-clé pour faire renaître la confiance et avec elle l'économie.
Les investisseurs privés seront incités à participer au rachat des crédits immobiliers non performants et autres actifs dits toxiques, a-t-on dit samedi à Reuters de source proche du plan.
Il s'agit de mettre en place une entité qui sera utilisée par l'autorité de régulation bancaire, la Federal Deposit Insurance Corp (FDIC), pour proposer des prêts à faible taux d'intérêt à des investisseurs privés de façon à ce qu'ils puissent acheter les fameux actifs "toxiques".
En second lieu, le département du Trésor engagera des spécialistes de l'investissement pour gérer des fonds publics-privés investissant dans les crédits immobiliers risqués avec l'idée de dégager à terme un profit, le montant des capitaux publics apportés étant égal à celui des capitaux privés.
Enfin, la Réserve fédérale étendra son nouveau dispositif de prêt visant à relancer le crédit à la consommation et au PME appelé Talf (Term Asset-Backed Securities Loan Facility) au rachat d'actifs "reliquats", a-t-on indiqué.
Ces actifs dits "reliquats" sont les titres les plus anciens plombant le bilan des banques, souvent liés à la titrisation de crédit immobiliers et dont la valeur a plongé avec la chute des prix des logements, entraînant des pertes massives pour le système financier.
L'enveloppe du Talf se monte à 1.000 milliards de dollars.
CONFÉRENCE DE PRESSE D'OBAMA MARDI
Les capitaux affectés à l'effort bancaire par le gouvernement Obama pourraient atteindre 75 à 100 milliards de dollars, a annoncé le Wall Street Journal.
Le président Barack Obama, qui doit faire face au tollé suscité par les primes très importantes accordées à certains salariés dans les sociétés financières ayant reçu l'aide de l'Etat, fera le point sur les mesures de crise lors d'une conférence de presse mardi.
Christina Romer, qui préside le comité des Conseillers économiques de la Maison blanche, a estimé dimanche que les efforts du président pour redresser l'économie porteraient leurs fruits d'ici un an.
Lors de l'émission "Fox News Sunday", elle s'est dite "de plus en plus persuadée" que les programmes lancés par Barack Obama permettraient de redresser l'économie.
Timothy Geithner a été très critiqué pour la lenteur de la mise en place de son plan bancaire et pour ne pas avoir réussi à arrêter les primes - elles pourraient avoir dépassé 200 millions de dollars - versées à certains salariés de l'assureur AIG sauvé grâce à une enveloppe de 180 milliards de dollars d'argent public.
Cela a conduit la Chambre des représentants à voter une loi visant à récupérer les fameux bonus.
Barack Obama fait savoir lors de l'émission de "60 minutes" de CBS samedi qu'il n'accepterait pas la démission de son secrétaire au Trésor, même si elle lui était remise.
En ce qui concerne le plan de régulation du système financier qui sera évoqué jeudi lors d'une audition au Congrès, le Trésor devrait notamment annoncer une régulation plus stricte concernant les salaires des dirigeants.
Un responsable du gouvernement Obama a toutefois dit qu'aucune annonce n'était prévue cette semaine et démenti l'idée que le salaire des dirigeants était lié à la réforme du système financier.
Version française Danielle Rouquié