La consommation de cocaïne est galopante à la City, le quartier
londonien de la finance, s'inquiètent plusieurs médecins cités par
Bloomberg.
Les traders semblent de plus en plus accrocs à la cocaïne. Les
spécialistes des addictions expliquent avoir été inondés d'appels de
banquiers depuis que la crise financière s'est amplifiée, il y a un an.
"La consommation abusive d'alcool ou de cocaïne est ancrée dans la
culture de la City: vous travaillez dur, vous misez gros et vous êtes
récompensez par des bonus faramineux", indique à Bloomberg
le psychiatre Philip Hopley. Lorsque ces bonus sont gelés et que la
plupart de vos amis perdent leur travail, ajoute-t-il, les choses ne
paraissent plus aussi roses. Et ça se voit: le nombre de professionnels
de la finance qui sont venus le consulter a augmenté de 15% cette
année.
Trader en quête de sensations fortes
Selon les scientifiques, il n'est pas étonnant que spéculation
boursière et cocaïne soient souvent associées: l'un et l'autre
impliquent un certain goût du risque.
Les deux activités augmentent en effet le niveau de "l'hormone du
bien-être", la dopamine, explique Trevor Robbins, professeur à
l'Université de Cambridge. Celle-ci est sécrétée lors de prises de
risques, telles que sauter en parachute, parier en bourse, ou bien
encore sniffer rail de coke caché dans les toilettes du bureau.
Des tradeurs drogués, des dealers heureux
Il y aurait ainsi actuellement un million de consommateurs de cocaïne
au Royaume-Uni, soit deux fois plus qu'il y a 10 ans, d'après le
rapport de l'ONU 2009 sur la drogue dans le monde.
Au sein du microcosme de la City, la fameuse poudre blanche est
facilement accessible à un prix bon marché. En quelques années, le
gramme de cocaïne est passé de 70 livres (75 euros) en 1997, à 40
livres (43 euros) aujourd'hui. Dangereuse loi de l'offre et de la
demande!