21 janvier 2009 14:30
Les mesures décidées en urgence à l’automne pour sauver les banques ont mis un terme à la panique. Mais elles n’ont pas résolu le problème pour autant. Elle l’ont simplement déplacé. Car des pans entiers du système bancaire sont virtuellement en faillite. A titre d’exemple, Roubini vient de chiffrer à 3 600 milliards le montant que pourraient atteindre les pertes aux USA, alors que la capitalisation totale des banques n’est que de 1400 milliards. Dans cette nouvelle phase, la question auxquels les Etats sont confrontés n’est plus le « too big to fail », mais « too big to save ». Lorsque les bilans des établissements pèsent plusieurs fois le PIB de la nation, aucune autorité ne dispose évidemment des fonds nécessaires pour éponger les pertes. Les seules solutions sont donc l’émission monétaire et/ou la dette. Les USA, forts du statut de monnaie de réserve du dollar, ont pu se permettre jusqu’à présent ces deux expédients sans en souffrir, personne n’ayant intérêt à une dévaluation du dollar qui provoquerait un raz de marée planétaire sur les réserves et les patrimoines. La Grande Bretagne, fière jusqu’à présent du rôle de « hub » de la mondialisation financière qui était le sien, ne dispose évidemment pas du même crédit que les USA. Et les craquements répétés ces derniers jours de son système bancaire affaiblissent la Livre. Mais elle est en plus confrontée à un danger bien spécifique : ses établissements sont massivement endettés en devise étrangère, à hauteur de 4400 milliards de dollars. Et là, la planche à billet de Sa Majesté n’y peut mais. Nos lecteurs connaissent Ambrose Evans-Pritchard et son penchant à la dramatisation. Mais les inquiétudes qu’il exprime ici ne sont pas surjouées. Le Royaume Uni traverse effectivement une passe fort délicate.
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