La
première place boursière européenne portait aux nues celui qu'elle
avait surnommé "Fred the Shred" ("Fred le Casseur") en raison de son
zèle à sabrer dans les coûts.
La presse populaire britannique s'est trouvé un nouvel ennemi public N.1: Sir Fred Goodwin, 50 ans, ancien patron d'une banque, la Royal Bank of Scotland, qui a affiché jeudi des pertes annuelles abyssales de 27 milliards d'euros. Un record pour une société britannique.
2.130 euros par jour
Renflouée avec l'argent de l'Etat, majoritaire à son capital depuis le premier plan de sauvetage de Gordon Brown cet automne, RBS a pourtant accordé à son ex-directeur général, parti en octobre, une retraite confortable: près de 700.000 livres par an (784.000 euros).
Soit 13.300 livres par semaine, ou 1.900 livres (2.130 euros) par jour, s'indignent les journaux britanniques qui consacrent leur Une à cette affaire. Comme il l'avait fait la veille, un Gordon Brown "en colère" a appelé vendredi Sir Fred à renoncer à son pactole "injustifiable", faute de quoi il tenterait de trouver un moyen juridique de l'y contraindre.
Pas question
"Je partage la colère du public", a-t-il déclaré. "C'est injustifiable, inacceptable et nous allons faire le ménage dans les banques pour que ça ne se reproduise pas". Mais l'intéressé avait douché les espoirs du gouvernement dès jeudi soir, dans une lettre expliquant qu'il ne comptait pas renoncer à une retraite validée selon lui par un de ses propres ministres de tutelle, le secrétaire d'Etat au Trésor Paul Myners, dans le cadre d'un "deal" visant à l'éjecter prématurément de la direction de la banque.
En échange d'une retraite gonflée, M. Goodwin renonçait notamment à un an de salaire et à d'autres avantages financiers, a-t-il expliqué. Le ministre des Finances Alistair Darling a pour sa part affirmé n'avoir été informé des détails de ce "compromis" qu'il y a quelques jours. Tout en jugeant ces sommes "obscènes", l'opposition conservatrice a dénoncé les errements supposés du gouvernement et son indignation "artificielle".
Bombe à retardement
M. Brown et son ministre des Finances Alistair Darling "sont censés veiller à l'argent du contribuable, aux intérêts des Britanniques mais ils se sont endormis au volant", s'est insurgé le porte-parole des Finances George Osborne. Le secrétaire général du syndicat GMB, Paul Kenny, a pour sa part estimé que si Lord Myners a effectivement approuvé cet arrangement, il devrait démissionner.
Une possibilité que Downing Street a immédiatement écartée. Gordon Brown, qui avait recruté ce riche homme d'affaires au début de la crise financière à l'automne, lui a renouvelé son entière confiance. Certains commentateurs soulignent toutefois que cet homme fortuné n'a peut-être pas pris la mesure de la bombe à retardement politique que constituait l'accord plus que généreux sur la retraite de Fred Goodwin. (belga)
La retraite dorée de l'ex-patron de RBS tourne à l'affaire d'Etat
Le scandale de la retraite dorée de l'ex-patron de la banque RBS, plombée par des pertes record, tourne à la crise politique pour le gouvernement de Gordon Brown, qui tente face au tollé de défaire un accord apparemment approuvé par un de ses ministres.La presse populaire britannique s'est trouvé un nouvel ennemi public N.1: Sir Fred Goodwin, 50 ans, ancien patron d'une banque, la Royal Bank of Scotland, qui a affiché jeudi des pertes annuelles abyssales de 27 milliards d'euros. Un record pour une société britannique.
2.130 euros par jour
Renflouée avec l'argent de l'Etat, majoritaire à son capital depuis le premier plan de sauvetage de Gordon Brown cet automne, RBS a pourtant accordé à son ex-directeur général, parti en octobre, une retraite confortable: près de 700.000 livres par an (784.000 euros).
Soit 13.300 livres par semaine, ou 1.900 livres (2.130 euros) par jour, s'indignent les journaux britanniques qui consacrent leur Une à cette affaire. Comme il l'avait fait la veille, un Gordon Brown "en colère" a appelé vendredi Sir Fred à renoncer à son pactole "injustifiable", faute de quoi il tenterait de trouver un moyen juridique de l'y contraindre.
Pas question
"Je partage la colère du public", a-t-il déclaré. "C'est injustifiable, inacceptable et nous allons faire le ménage dans les banques pour que ça ne se reproduise pas". Mais l'intéressé avait douché les espoirs du gouvernement dès jeudi soir, dans une lettre expliquant qu'il ne comptait pas renoncer à une retraite validée selon lui par un de ses propres ministres de tutelle, le secrétaire d'Etat au Trésor Paul Myners, dans le cadre d'un "deal" visant à l'éjecter prématurément de la direction de la banque.
En échange d'une retraite gonflée, M. Goodwin renonçait notamment à un an de salaire et à d'autres avantages financiers, a-t-il expliqué. Le ministre des Finances Alistair Darling a pour sa part affirmé n'avoir été informé des détails de ce "compromis" qu'il y a quelques jours. Tout en jugeant ces sommes "obscènes", l'opposition conservatrice a dénoncé les errements supposés du gouvernement et son indignation "artificielle".
Bombe à retardement
M. Brown et son ministre des Finances Alistair Darling "sont censés veiller à l'argent du contribuable, aux intérêts des Britanniques mais ils se sont endormis au volant", s'est insurgé le porte-parole des Finances George Osborne. Le secrétaire général du syndicat GMB, Paul Kenny, a pour sa part estimé que si Lord Myners a effectivement approuvé cet arrangement, il devrait démissionner.
Une possibilité que Downing Street a immédiatement écartée. Gordon Brown, qui avait recruté ce riche homme d'affaires au début de la crise financière à l'automne, lui a renouvelé son entière confiance. Certains commentateurs soulignent toutefois que cet homme fortuné n'a peut-être pas pris la mesure de la bombe à retardement politique que constituait l'accord plus que généreux sur la retraite de Fred Goodwin. (belga)
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