Monnaie de réserve internationale: "discussions légitimes"
PARIS - Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a jugé mercredi "légitimes" les discussions sur une nouvelle monnaie de réserve internationale pour remplacer le dollar, suggérée par la Chine.
M. Strauss-Kahn a même estimé que ce débat pourrait avoir lieu "dans les mois qui viennent", à l'issue d'une audition devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale à Paris.
"Je pense que la discussion sur la nouvelle monnaie est absolument légitime. Elle aura probablement lieu dans les mois qui viennent", a déclaré le chef du FMI interrogé par la presse sur la suggestion chinoise.
A l'approche du sommet du G20 du 2 avril à Londres, la Banque centrale de Chine a appelé à l'adoption d'une nouvelle monnaie de réserve internationale, pour remplacer le dollar, dans un système placé sous les auspices du Fonds monétaire international.
Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a déclaré mercredi que le dollar restait la principale monnaie de réserve mondiale et que les Etats-Unis feraient en sorte qu'il continue de l'être.
Ce débat "n'est pas une chose nouvelle", a tempéré M. Strauss-Kahn. "Bien sûr, le fait que nous soyons en crise renouvelle l'intérêt pour cette question".
Pour l'heure, le dollar n'a pas cessé d'être une monnaie de réserve internationale, a-t-il estimé en réponse à une autre question. "Même les Chinois ne pensent pas cela".
Et ce sujet n'est pas la priorité, a-t-il laissé entendre: "Je travaille à trouver une issue à la crise, à y trouver une solution, plutôt que de changer le système en lui-même", a expliqué M. Strauss-Kahn.
Le Premier ministre britannique Gordon Brown a également estimé mercredi que la question des monnaies de réserve ne serait pas un grand sujet de débat lors du sommet du G20 à Londres la semaine prochaine.
Sur la crise précisément, le patron du FMI a estimé que "la reprise devrait se faire au 1er semestre 2010 à condition que toutes les bonnes politiques soient mises en oeuvre".
"Les procédures d'assainissement du système financier sont encore un peu lentes. C'est le côté un peu risqué et qui fait que la reprise n'est pas certaine en 2010", a-t-il poursuivi.
"En matière de soutien budgétaire, ce qui a été fait me semble satisfaisant. Evidemment, on pourrait toujours espérer plus parce que la crise est quand même là. En 2009, ça va être dur", a ajouté M. Strauss-Kahn.
"Tous les plans de relance ont des parties qui se mettent en oeuvre et d'autres qui sont reportées dans le temps et ont moins d'effets", a-t-il jugé, refusant d'évoquer la situation française en particulier. L'appel du FMI à un plan de relance mondial "a été suivi", selon lui.
(©AFP / 25 mars 2009 21h48)