23 mars 2009 14:29
« Quel terrible gâchis ! » Commentant le plan Geithner, Krugman ne
dissimule ni sa colère ni sa déception. Voici pourquoi : en se refusant
à prendre le contrôle du système bancaire pour solder les comptes et
répartir les pertes entre actionnaires et créanciers des banques, le
gouvernement américain est dans l’impasse. Pour débarrasser les banques
de leurs actifs douteux, préalable indispensable à la reprise de
l’activité du crédit, sans pour autant les condamner à la faillite, ne
reste alors que la solution de surpayer ce mauvais papier. A cette fin,
le plan Geithner offre aux candidats au rachat de ce papier un modèle
de financement les mettant à l’abri de tout risque de perte. Face, ils
gagnent, pile le contribuable perd. Parfaitement immoral, puisqu’au nom
de l’impératif du maintien des structures, il conduit à absoudre les
responsables du désastre, ce plan est par ailleurs sans doute promis à
l’échec pour plusieurs raisons. D’une part à cause de la masse des
créances douteuses, qui va croissante au fur et à mesure que la crise
s’aggrave et excède chaque jour un peu plus la capacité du budget
américain, c’est à dire la crédibilité de la devise US. D’autre part il
ne restaurera pas la confiance dans le système bancaire, parce qu’il
laisse en place à la tête des établissements des équipes dirigeantes
discréditées qui ont fait preuve de leur incompétence mais qui, fortes
du soutien implicite des mécanismes mis en place, pourront se livrer à
tous les paris les plus dangereux dans l’espoir de forcer le destin -
sans même parler de la tentation de se servir à pleines mains tant que
l’occasion leur en est encore offerte. Lire.... »
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