22 avril 2009 17:06
Le FMI, qui vient de réviser à 4100 milliards de dollars son estimation du total des pertes du secteur financier, publie ses dernières recommandations. Rappelant qu’il « faut plusieurs années pour remettre le système bancaire d’aplomb, » il enjoint les gouvernements à prendre rapidement les mesures qui s’imposent selon lui pour assainir le secteur, condition préalable à un retour à la normale de l’activité économique : évaluation des pertes, recapitalisations, garanties, prises de contrôles. Quelle serait la facture pour la zone euro ? 725 milliards, si l’on veut ramener la capitalisation à 6% des actifs - une paille. Comme la plupart des observateurs, les analystes du FMI insistent sur le risque associé à l’Europe de l’est : « les craintes que suscitent le refinancement des dettes arrivant à échéance et la persistance du financement extérieur des déficits courants dans les pays émergents d’Europe appellent des mesures concrètes. » En résumé, le travail de remise en ordre n’est qu’à peine entamé, et le plus lourd des pertes reste encore à venir. « Lorsque les politiques ne sont pas claires, qu’elles ne sont pas exécutées avec conviction et rapidité, ou qu’elles ne s’attaquent pas aux problèmes sous-jacents, la reprise est plus laborieuse et ses coûts - tant pour le contribuable que pour l’économie - sont plus lourds, » avertit le FMI. Les budgets considérables mobilisés pour réparer les dégâts créés par la finance vont à coup sûr plomber les comptabilités publiques pour plusieurs années, et la facture ne tardera pas à être présentée : « si les plans de relance tolèrent le non respect des objectifs budgétaires, ils doivent être accompagnés de cadres budgétaires crédibles à moyen terme afin de réduire les déficits et les niveaux d’endettement, faute de quoi la solvabilité de l’État peut être mise en doute. » Nous voilà prévenus.
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