24 septembre 2009 13:35
L’homme d’affaire Marc Faber, réputé pour ses prises de positions
iconoclastes, ne croit pas à la solidité de la reprise, car le problème
de la bulle d’endettement n’est pas réglé, dit-il, bien au contraire.
L’apparente prospérité économique de ces dernières années était bâtie
sur un empilement de dettes toujours plus haut et de plus en plus
instable, augmentant sans rapport avec la croissance de l’activité
économique. Pourtant, cette évidence a continué d’être superbement
ignorée par les banquiers centraux - et la grande majorité des
économistes - dont la seule préoccupation en matière de politique
monétaire restait l’inflation « classique », attribuée aux
augmentations de salaires en période de surchauffe. Le modèle
économique en vigueur, tout en affirmant que l’excès de monnaie produit
de l’inflation, se désintéresse des effets de la création monétaire
résultant du crédit. Pourtant, ces dernières années, c’est l’afflux
d’argent dans les circuits financiers qui a tiré l’économie américaine.
Avec pour résultat une autre forme d’inflation, celle-là non seulement
parfaitement tolérée, mais saluée comme une preuve de la bonne santé du
système : celle des actifs. Ce sont les revenus tirés de la spéculation
boursière et de la hausse de l’immobilier, associés à un endettement
croissant, qui ont soutenu la consommation, pas l’activité de
l’économie réelle, de plus en plus délocalisée. « Les profits des
entreprises ne peuvent croitre indéfiniment plus rapidement que le PIB,
pas plus qu’on ne peut avoir indéfiniment une croissance du crédit plus
rapide que celle du PIB nominal. » rappelle Marc Faber. Et selon lui,
le déclenchement de la prochaine crise n’est qu’une question de temps.