Inélégant et maladroit
Mis en ligne le 03/10/2009
Francis Van de Woestyne
La gestion du dossier nucléaire est chaotique. Aux hésitations
gouvernementales s'ajoute une maladresse, celle de Paul Magnette (PS),
le ministre fédéral de l'Énergie.
L'homme a cru intelligent de brûler les étapes en rendant publiques les
conclusions du groupe chargé de définir l'avenir énergétique de la
Belgique. On attendait un débat serein, une vision à long terme...
C'est raté. Par sa sortie intempestive, son coup de pub à deux cents,
inélégant pour ses collègues, Paul Magnette enferme la discussion.
Tandis que le rapport évoque bien la prolongation des sept centrales
nucléaires belges, il ne propose que le maintien en vie de trois
d'entre elles. Dès lors qu'il s'agissait de renier un engagement pris
en 2003 sous la pression des écolos, il était préférable de prendre
d'emblée la bonne décision : maintenir les sept centrales mais en
forçant les électriciens à investir massivement dans les énergies
renouvelables. La panique de Paul Magnette révèle en fait son
impossibilité à obtenir des électriciens le payement d'une rente
structurelle et justifiée pour la prolongation de centrales déjà
largement amorties. Face à un groupe qui a fait 2 milliards de
bénéfices en 2008, qui ne paye pas un euro d'impôts, Magnette revient
presque bredouille de sa négociation : 100 millions alors qu'on en
attendait 500. Faire payer les riches qu'ils disaient... Raté. Car,
dans quelques années, Electrabel obtiendra facilement la survie des
quatre autres installations puisqu'un rapport officiel le recommande
aujourd'hui. On a dû mettre le champagne au frais chez Electrabel
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