Le pétrole, refuge face à un dollar affaibli, gagne deux dollars à New York
NEW YORK - Les prix du pétrole ont gagné plus de deux dollars à New York jeudi, les investisseurs se réfugiant dans les matières premières face à l'affaiblissement prononcé du billet vert.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a terminé à 71,69 dollars, une augmentation de 2,12 dollars par rapport à la clôture de mercredi.
A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a pris 2,57 dollars à 69,77 dollars.
"Il y a des inquiétudes face à la faiblesse du dollar, qui ont provoqué d'énormes flux de capitaux vers les matières premières", a expliqué Ellis Eckland, courtier indépendant.
Soucieux de ne pas voir leurs portefeuilles perdre de la valeur avec la baisse de la monnaie américaine, les investisseurs privilégiaient les actifs tangibles comme le pétrole, mais aussi l'or, qui a touché de nouveaux records pour le troisième jour consécutif.
"Quand le pétrole et l'or montent comme cela, cela signifie généralement que le marché est dirigé par l'évolution des monnaies", a rapporté Ellis Eckland.
Le baril est monté jusqu'à 72,55 dollars, au plus haut depuis deux semaines.
Le marché pétrolier a aussi été dopé par l'optimisme qui traversait les autres places financières.
"Le marché boursier monte, ce qui signifie que les investisseurs se montrent plus optimistes à propos de l'économie de la demande" de pétrole, a rappelé Ellis Eckland.
Le marché pétrolier avait repris sa marche en avant dès mercredi soir, après que le producteur d'aluminium Alcoa eut publié un bénéfice après trois trimestres de pertes, a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Un indicateur meilleur que prévu est venu s'ajouter à ces facteurs jeudi avant l'ouverture du marché: les nouvelles inscriptions au chômage sont reparties en baisse plus forte qu'attendu la semaine passée, de 6,0% par rapport à la semaine précédente.
Par ailleurs, une hausse de la production industrielle de l'Allemagne, de 1,7% sur un mois en août, a laissé présager une "hausse sensible" de l'industrie au troisième trimestre, selon le ministère de l'Economie allemand.
Plus généralement, le président de la banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a nourri l'optimisme en affirmant jeudi, à l'issue d'une réunion de la banque: "Nous sommes sortis de la période de chute libre".
Mercredi, le baril new-yorkais avait abandonné 1,31 dollar, après deux séances de hausse, plombé par la montée des stocks de produits raffinés aux Etats-Unis.
(©AFP / 08 octobre 2009 21h40)
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