14 novembre 2009 14:39
La révélation par le Guardian des dissensions croissantes que
provoquent à l’intérieur de l’agence la surévaluation des réserves
pétrolières et la dissimulation de la proximité du pic pétrolier a
retenu l’attention d’un lecteur très informé, en la personne de Colin
Campbell, un expert du secteur, qui fût avec le français Jean
Laherrère, l’un des premiers à prendre conscience de la réalité du pic.
Dans une adresse au Guardian, Campbell retrace les étapes des travaux
qui l’ont amené à ses conclusions, et il indique que dès 1998, il avait
été contacté par une équipe de l’AIE et leur avait communiqué les
données issues de l’industrie pétrolière dont il disposait, bien plus
fiables que les chiffres publiés par les gouvernements. Cette même
année, l’AIE mentionnait dans son rapport annuel une source
d’approvisionnement nommée de manière fort sibylline pétrole « non
conventionnel, non identifié », représentant pas moins de 20% de la
consommation mondiale en 2020. Il s’agissait en fait d’un message codé,
nous dit Campbell, indiquant pour qui savait lire, que cette ressource
inconnue et encore à découvrir risquait fort de ne jamais se
matérialiser. Devant les vagues provoquées par cette information,
pourtant passée presqu’inaperçue, l’AIE a fait marche arrière dès
l’année suivante, en choisissant de renommer cette source
d’approvisionnement fantôme en pétrole « conventionnel non-OPEP », sans
fournir la moindre justification.
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