La Bourse de New York, le 27 février 2007 © AFP/Getty/Arch. Stephen Chernin |
Alors que le Dow Jones a dépassé cette semaine le seuil des 14.000
points pour la première fois, Wall Street devrait continuer à profiter
de la croissance des bénéfices des sociétés américaines, malgré les
difficultés de l'économie américaine.
Sur la
semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs vedettes, le Dow Jones
Industrial Average (DJIA), a perdu 0,40% pour terminer vendredi à
13.851,08 points. Il avait clôturé jeudi au-dessus des 14.000 points
pour la 1ère fois de son histoire.
L'indice composite du Nasdaq a, quant à lui, reculé de 0,72% sur la semaine, pour clôturer à 2.687,60 points.
L'indice élargi Standard and Poor's 500 (SP 500) a enfin cédé 1,19% à 1.534,10 points.
Sur
le marché obligataire, le taux de rendement du bon du Trésor à 10 ans a
baissé à 4,956% contre 5,107% vendredi dernier et celui à 30 ans à
5,064% contre 5,194%.
La semaine prochaine va être
"une semaine passionnante" car riche en données économiques et
publications de résultats de sociétés, assure Art Hogan, analyste chez
Jefferies.
Parmi les chiffres macro-économiques,
les investisseurs se focaliseront surtout sur les reventes de logements
de juin, mercredi, et les ventes de logements neufs, jeudi.
"Nous avons une réelle inquiétude concernant le rythme du marché immobilier", rappelle en effet Art Hogan.
Les
investisseurs surveilleront aussi le PIB américain du 2ème trimestre
qui "montrera un rebond de l'activité après la faiblesse enregistrée au
premier trimestre", estime Marie-Pierre Ripert, économiste chez
Natixis.
La croissance économique devrait
s'afficher en hausse de 3,2% sur un an, selon le consensus des
analystes, contre +0,7% au trimestre précédent.
Et
les résultats trimestriels de sociétés américaines resteront bien sûr
au coeur de l'attention, alors qu'une nouvelle vague de publications
doit déferler sur Wall Street la semaine prochaine.
A
cet égard, "le ton général a été meilleur que prévu (jusqu'à
maintenant) mais avec des déceptions notables qui ont maintenu les
investisseurs en alerte", a indiqué Art Hogan.
Selon
lui, le marché pourrait être volatil tant que les courtiers n'auront
pas une meilleure vue de l'état des profits d'entreprises.
La
plupart des analystes affichent cependant leur confiance pour les
publications à venir, estimant que les résultats devraient continuer à
soutenir le marché.
"Alors que l'indice SP 500
évolue à peu près à son niveau d'il y a sept ans, les profits nets sont
en hausse de 72% depuis 2000", souligne Steven Wieting, analyste à la
banque Citigroup, qui prévoit des "gains solides en 2007 et 2008".
En
cette période de croissance américaine modérée, les multinationales
américaines profitent de la vigueur des économies étrangères où elles
réalisent une grande part de leurs chiffres d'affaires. Leurs ventes
sont en outre dopées par la faiblesse du dollar qui évolue à ses plus
bas historiques face à l'euro, à plus de 1,38 dollar pour un euro.
"Les
profits des sociétés américaines réalisés à l'étranger ont augmenté de
29% sur les 12 mois achevés au premier trimestre 2007", rappelle ainsi
Steven Wieting.
Les investisseurs semblent dès lors
en oublier leurs sujets d'inquiétudes habituels, notamment les prix
élevés du pétrole. Ceux-ci sont pourtant montés à leur plus haut depuis
près d'un an, à plus de 76 dollars le baril vendredi à New York.
Quant
aux difficultés de l'immobilier, elles créent des remous réguliers,
mais n'ont pas encore fait trébucher le marché durablement. "Une
aggravation de la crise immobilière aux Etats-Unis peut,
potentiellement, avoir des répercussions macro-économiques
importantes", prévient cependant Nordine Naam, de Natixis.