Focus
Cet euro qui n'en finit plus de grimper
Mis en ligne le 22/09/2007
- - - - - - - - - - -
L'euro se renchérit face au dollar et... inversement. Avec des conséquences de part et d'autre.
Notre devise a dépassé le cap de 1,41 dollar.
L'écart entre l'euro et le dollar ne cesse
de se creuser, avec de part et d'autre de l'Atlantique des avantages
mais aussi de sérieuses difficultés : des exportateurs sous pression en
Europe, une hausse des risques inflationnistes et des déficits plus
durs à financer aux Etats-Unis. L'euro a poursuivi son ascension vendredi, dépassant 1,41 dollar pour la première fois. "On ne voit rien pour interrompre la tendance" haussière de l'euro, constate Véronique Riches-Flores, économiste en chef de la Société Générale. La
Réserve fédérale (Fed) vient en effet d'abaisser de 5,25 pc à 4,75 pc
son principal taux directeur, et laisse entendre qu'elle pourrait
procéder à de nouvelles réductions. A l'inverse, le président de la
Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, répète que les "risques inflationnistes restent orientés à la hausse" dans la zone euro, malgré la crise financière, un discours qui ne laisse pas présager de baisse de taux. Le
différentiel de taux de rémunération de l'argent des deux côtés de
l'Atlantique se réduisant, cela renforce le désintérêt pour le dollar
et l'attrait de l'euro. Pour les Européens, l'euro fort permet
d'amortir la flambée du pétrole, dont le prix est libellé en dollar, et
diminue mécaniquement le prix des importations extra-communautaires :
un atout pour les consommateurs comme pour certains industriels gros
importateurs (énergie, pièces détachées). La force de l'euro permet
aussi aux grands groupes européens d'acheter des actifs à l'étranger à
bon compte. Mais les exportations commencent à souffrir : l'excédent
commercial de la zone euro a reculé de 7,6 à 4,6 milliards d'euros en
juillet. Même en Allemagne, championne du monde des exportations, dont
l'excédent commercial a encore progressé en juillet malgré la crise
financière et le niveau de l'euro, l'inquiétude commence à poindre. "Si le dollar continue à chuter, cela assombrira nos perspectives d'exportations",
a ainsi déclaré le ministre allemand de l'Economie Michael Glos dans le
journal "Bild" mercredi. A l'exception notable de la France qui
multiplie les critiques contre la BCE, les gouvernements européens
gardent pour le moment le silence face aux nouveaux records de l'euro,
même si les nuages s'accumulent sur l'économie de la zone euro, entre
flambée pétrolière et crise financière. Côté américain, la faiblesse du
billet vert, qui pour la première fois depuis 31 ans est retombé à
parité avec le dollar canadien, avantage les exportateurs, mais elle
renchérit les importations. Ce qui peut aider à freiner le déficit
commercial, mais accélère les tensions inflationnistes.
- - - - - - - - - - -
Retour
Commentaires