Greenspan : "Comme en 1987 et 1998"
Mis en ligne le 07/09/2007
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Alan Greenspan, l'ancien président de la Fed, compare la crise boursière liée au subprime à deux autres crises. La crainte est plus puissante que l'euphorie, estime-t-il.
Alan Greenspan estime que la crise
financière née des difficultés du "subprime" aux Etats-Unis ressemble à
celles de 1987 et de 1998. L'ex-président de la Réserve fédérale des
Etats-Unis estime que "les comportements que nous avons observés au
cours des sept dernières semaines sont identiques sous bien des aspects
à ce que nous avons vu en 1998 et à ce que nous avons vu dans le krach
boursier de 1987", peut-on lire vendredi dans l'édition en ligne du "Wall Street Journal". L'ancien
président de la Fed, devenu consultant, a fait ces commentaires jeudi à
Washington lors d'une conférence organisée par un journal
universitaire, le "Brookings Papers on Economic Activity". Selon Alan
Greenspan, resté célèbre pour avoir en 1996 stigmatisé "l'exubérance irrationnelle des marchés",
l'euphorie est le moteur des périodes d'expansion économique et la peur
le carburant des phases de contraction, alors que les économistes ont
tendance à penser que les mêmes facteurs sont derrière les périodes
d'expansion et de contraction. Emploi en baisse aux USA "La
phase d'expansion de l'économie est tout à fait différente, et la peur
en tant que moteur - c'est ce qui se passe aujourd'hui - est beaucoup
plus puissante que l'euphorie", a déclaré Alan Greenspan, qui a
présidé la Fed entre 1987 et 2005. La crise de la dette russe avait
fait chuter le fonds spéculatif Long-Term Capital Management en 1998,
entraînant le chaos sur nombre de marchés dérivés. Ces
déclarations sont intervenues la veille de la publication du rapport
mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis. Vendredi, le département du
Travail a indiqué que l'emploi s'est contracté pour la première fois en
quatre ans en août aux Etats-Unis, avec la suppression de 4 000 emplois
par rapport à juillet. Toutefois, le taux de chômage est demeuré
strictement stable à 4,6 pc, a indiqué le département du Travail. Ce
recul du nombre d'emplois est une surprise pour les analystes, qui
tablaient sur 110 000 créations. Le taux de chômage est au plus haut
depuis août 2006 (4,7 pc). "La faiblesse récente du marché de
l'emploi s'explique par les pertes d'emploi continues dans l'industrie
et le bâtiment, une croissance plus lente dans certaines catégories de
services et plusieurs déclins dans l'éducation au niveau local", a résumé Philip Rones, du bureau des statistiques sur l'emploi. Dans
le détail, les suppressions d'emplois ont été les plus fortes dans
l'industrie (-46 000), le bâtiment (-22 000) et la fonction publique
(-28 000). Ces pertes ont été partiellement compensées par les
créations d'emplois dans le secteur tertiaire (+60 000), surtout dans
le secteur de l'éducation/santé (+63 000). De plus, les chiffres
des mois précédents ont été révisés en baisse pour faire ressortir 68
000 embauches en juillet (au lieu de 92000 annoncées initialement) et
69 000 en juin (au lieu de 126 000). Les créations d'emplois sont
suivies avec attention. Les économistes estiment qu'il faut entre 110
000 et 140 000 créations par mois pour absorber l'augmentation de la
population active.
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