Téléchargement : 222.000 dollars pour 24 titres illégaux
Challenges.fr | 05.10.2007 | 08:59 |
Les labels américains ont gagné pour la première fois un procès pour téléchargement illégal.
Jammie Thomas et son avocat (c) Sipa
222.000
dollars à verser: c'est la condamnation dont a écopé, vendredi 5
octobre, la première personne ayant comparu aux Etats-Unis pour avoir
mis en ligne de la musique téléchargée illégalement.
Cette jeune mère célibataire devra débourser 9.250 dollars par chanson
pour avoir mis en ligne 24 titres téléchargés illégalement.
La sanction aurait pu s'élever à 150.000 dollars par chanson si le jury
avait estimé qu'il y avait violation volontaire du droit du copyright,
et même à plusieurs millions si elle avait été poursuivie pour chacune
des 1.702 chansons trouvées sur son ordinateur.
Jammie Thomas était la première des quelque 26.000 personnes
poursuivies par les principaux groupes de l'industrie musicale à avoir
refusé de conclure un arrangement.
60.000 dollars de frais de justice
Une plainte avait alors été déposée contre elle par la fédération
américaine des maisons de disques (Recording Industry Association of
America, RIAA) et six grands labels (Capitol Records, propriété d'EMI,
Sony BMG, Arista, Interscope, Warner Bros et UMG).
"Je n'ai pas téléchargé de musique, point à la ligne", scandait-elle
devant le tribunal. Et d'assurer qu'elle avait été injustement désignée
par la société SafeNet, chargée par l'industrie musicale de traquer les
violations de copyright.
Selon son défenseur, elle avait choisi de dépenser jusqu'à 60.000
dollars de frais de justice au lieu de payer quelques milliers de
dollars en concluant un arrangement, parce qu'elle refusait de se
laisser intimider.
Des milliers de plaintes
Les ventes de disques sont en chute libre ces dernières années, alors
que de plus en plus d'internautes optent pour le partage de fichiers
musicaux. Des milliers de plaintes ont été déposées par l'industrie
phonographique. Ceci dit, la majorité des dossiers se sont réglés par
le versement de quelques milliers de dollars.
Au cours des trois jours de procès, les maisons de disques se sont
efforcées à démontrer par A+B que les titres sous copyright étaient
proposés par un utilisateur de Kazaa sous le nom de "tereastarr". Leurs
témoins, dont des représentants d'un fournisseur d'accès à Internet et
d'une société de sécurité, ont affirmé que l'adresse internet utilisée
par "tereastarr" appartenait à Jammie Thomas.
L'avocat de la jeune femme a cependant observé dans sa plaidoirie que
les maisons de disques n'avaient jamais prouvé que "Jammie Thomas, un
être humain, avait envoyé ces choses" depuis son clavier. "Nous ne
savons pas ce qui s'est produit", a-t-il dit aux jurés. "Tout ce que
nous savons, c'est que Jammie Thomas n'a pas fait cela".
Commentaires