Cela
s'appelle mettre de l'huile sur le feu. Dans une interview au Wall
Street Journal, le secrétaire américain au Trésor (équivalent du
ministre des finances en France) Henry Paulson dit s'attendre à une
aggravation en 2008 de la crise du subprime, ces prêts immobiliers à
risque aux Etats-Unis qui ont déclenché depuis cet été une tempête
boursière et financière avec une crise du crédit, les grands banques de
la planète ayant presque toutes acheté des produits financiers adossés
à ces créances hypothécaires à risque.
En 2008, la qualité des
prêts consentis à taux variables et qui subiront leur premier
ajustement à la hausse "sera moins bonne" qu'en 2007, a estimé le
secrétaire au Trésor. Environ 10% des prêts consentis en 2005
déboucheront sur des défauts de paiement (...) La nature du problème
sera nettement plus importante l'an prochain parce que les prêts
hypothécaires de 2006 ont été consentis avec des critères moins
exigeants, sans amortissement et sans apport initial".
Henry
Paulson appelle du coup les professionnels du secteur à agir "de façon
décidée" pour tenter d'amortir le processus. D'autant qu'à ses yeux,
'"il faudra du temps" pour que les marchés digèrent la crise du crédit.
"Il faut s'attendre à de la volatilité et des mauvaises surprises",
a-t-il ajouté.
De quoi pousser Wall Street, en berne ce mercredi,
à continuer à broyer du noir. D'autant qu'une étude de Goldman Sachs
sur le secteur bancaire va dans le même sens et prédit des pertes
accrues face au subprime, indiquant en filigrane que la crise ne fait
peut-être que commencer.