UBS DÉPRÉCIE DES INSTRUMENTS DE CRÉDIT À FAIBLE RISQUE |
CHICAGO
(Reuters) - La banque UBS a annoncé ce week-end avoir commencé à
déprécier la valeur d'ARS (Auction-Rate Securities) détenus par ses
clients, des instruments de crédit pourtant jugés à faible risque.
Les
ARS sont des obligations à long terme dont le comportement peut être
assimilé à celui de la dette à court terme. Elles ont depuis longtemps
la faveur des investisseurs qui veulent jouer la prudence tout en
profitant de leur statut fiscal très avantageux.
Cette
décision de la banque suisse, annoncée samedi, montre que les
difficultés des marchés de crédit continuent de se généraliser
puisqu'elles affectent maintenant même les instruments pour lesquels le
risque associé était jusqu'à présent jugé très faible.
Selon
un article du Wall Street Journal publié samedi, et où l'information
sur UBS était rapportée, d'autres banques et brokers risquent
d'emboîter le pas à la banque suisse.
Le quotidien ajoute que plusieurs d'entre eux attendent pour cela la fin du premier trimestre, lundi.
UBS
devrait informer sous peu ses clients de la situation, poursuit le WSJ.
Les révisions en baisse iront de quelques points de pourcentage à plus
de 20%, précise-t-il.
Rohini Pragasam, porte-parole de la banque suisse, a confirmé la décision mais refusé d'entrer dans les détails.
"C'est
la chose à faire. Il est dans l'intérêt de nos clients de leur apporter
une transparence complète à propos de leurs avoirs", a-t-elle déclaré
dans un communiqué adressé par internet.
"Au
vu des perturbations actuelles du marché, c'est en toute logique
l'étape suivante pour n'importe quelle gérant de fortune", a ajouté
Pragasam. "UBS travaille étroitement avec les autres participants de la
place pour restaurer aussi rapidement que possible la liquidité sur ces
marchés."
L'autorité
financière de l'État américain du Massachusetts a indiqué pour sa part
vendredi que son bureau avait réclamé des informations à trois grandes
banques d'investissement, dont UBS, dans le cadre de
l'approfondissement de son enquête sur le marché des ARS, qui
représente quelque 330 milliards de dollars.
Ben Klayman, version française Gilles Guillaume