14 mars 2008 22:21
Le FMI met les points sur les i et demande aux responsables de « penser
l’impensable, » c’est à dire de se préparer à affronter les pires
scénarios. Les autorités semblent prendre conscience de ce que tous les
observateurs avertis, et sans doute de nombreux lecteurs de CI,
entrevoient depuis déjà un certain temps. Les mécanismes du marché sont
au mieux inefficaces, le plus souvent néfastes, et ne permettent pas de
juguler la crise. Seule la puissance publique permettra de limiter et
de contrecarrer les effets de la spirale infernale déflationniste.
Reste à briser le tabou régnant depuis vingt ans parmi les élites, qui
fait du marché la référence indépassable. Une course de vitesse est
désormais engagée, délimitée d’une part par le temps nécessaire aux
cercles des pouvoirs pour tout d’abord accepter puis effectuer une
révolution culturelle, et d’autre part les mécanismes implacables de la
bombe à retardement qui s’est déclenchée en août. Dans tous les cas, le
coût social et politique de cette leçon de choses grandeur nature sera
très élevé. Et cette dimension, loin d’être négligeable, constitue un
obstacle supplémentaire à l’action résolue des pouvoirs publics. Leurs
obligations du jour ne peuvent qu’infliger un désaveu cinglant à leurs
complaisances passées.