11 janvier 2009 19:35
Dans ce dernier volet, Jean Claude Werrebrouck analyse les scénarios
possibles de sortie de crise, et le rôle qu’y tiendront banques
centrales et Etats, qui doivent désormais poursuivre l’accompagnement
du processus de deleveragging, assister l’apurement du secteur
financier, tout en relançant des économies atones. Les « hélicoptères »
des banques centrales vont donc continuer de tourner à plein régime,
estime-t-il, permettant ainsi de consolider la finance et de prévenir
le risque systémique. Les Etats devront quant à eux s’endetter
lourdement pour financer les relances économiques - et éventuellement
assumer les garanties qu’ils ont accordées au secteur bancaire. Mais
les difficultés croissantes qu’ils ne vont pas manquer de rencontrer
dans leurs tentatives d’émettre de la dette pourraient bientôt
contraindre à la généralisation du financement par émission monétaire,
les banques centrales jouant alors le rôle d’acheteurs de dernier
ressort des bons du trésor grâce à de l’argent créé pour l’occasion, en
une remise en cause totale des dogmes du monétarisme, A terme ce
processus est bien sûr potentiellement hautement inflationniste.
Faut-il pour autant s’en inquiéter ? Pas forcément estime
M. Werrebrouck, qui considère que l’inflation représente une partie de
la solution requise pour la sortie de crise. Elle permettrait en effet
de limiter les tensions spéculatives, de diminuer l’endettement des
Etats, et du même coup l’ardoise intergénérationnelle accumulée depuis
trente ans, sans oublier une remise en cause du statut du dollar, la
devise de la mondialisation. Restent évidemment de nombreuses
inconnues, au premier rang desquelles le comportement de la zone euro.
Les tensions actuelles et futures risquent en effet d’aggraver le
processus d’eurodivergence. « Les différentiels de compétitivité et
d’inflation entre les pays de la zone se sont accumulés déjà depuis de
longues années et la crise va jeter de l’huile sur un feu qui risque de
ne plus être maîtrisable, » s’inquiète-t-il.