27 mars 2009 11:33
La Chine, par la voix de Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la banque centrale, a mis les points sur les i. Elle n’est pas prête à subir la perte de ses réserves de changes sans réagir. Il faut réformer le système monétaire international et mettre fin à l’irresponsabilité du pays émetteur de la devise internationale, a-t-il indiqué dans une tribune fort remarquée publiées par le site web de la banque de Chine. Il est vrai que les antécédents américains ne sont guère rassurants. En 1971, les USA qui avaient - déjà - très libéralement fait appel à l’émission de papier monnaie pour financer la guerre du Vietnam, mettent fin à la convertibilité en or du dollar, et du même coup aux accords de Bretton Woods qui garantissaient la stabilité du système monétaire international. La période de désordres qui s’en est suivie n’est toujours pas refermée. Dans les années 1980, la hausse massive des taux décidée par Volcker pour juguler l’inflation avait provoqué la ruine des pays émergents, endettés à taux variable. 25 ans plus tard, le Lesotho consacre plus au remboursement de la dette contractée alors qu’à la totalité de son budget d’éducation. En 1985, les accords du Plaza, actant la décision de déprécier le dollar seront la cause d’un rapatriement massifs des capitaux japonais résultants de sa balance commerciale excédentaire, dont le retour déclenchera la bulle spéculative qui mettra le pays à genoux durant dix ans. Aujourd’hui, la Chine, qui ne pourra sans doute pas sauver son pactole, se saisit de l’occasion qui lui est offerte et semble vouloir prendre la tête d’un mouvement de contestation de la prééminence occidentale - et au premier chef américaine - dans le système monétaire international. Le prix à payer risque d’être élevé, mais l’objectif le justifie, et les émergents ; las de subir les ondes du choc du centre, pourraient lui apporter leur soutien. Le Quotidien du Peuple s’est entrenu avec un économiste chinois de ces questions.
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