Il faut un peu de temps pour lire la biographie officielle de Warren Buffett. Le financier américain, titulaire d’une des plus grosses fortunes des Etats-Unis et du monde, a en effet pris le temps de s’épancher pour donner à Alice Schroeder (à droite sur la photo), ex-analyste financière et journaliste, l’opportunité de faire dans le détail sur sa longue vie. La version française du bouquin est assez agréable à lire, mais on y distingue régulièrement des traductions qui semblent ne pas refléter parfaitement les idées que l’auteur a voulu exprimer. C’est le défaut du genre, mais c’est quelquefois un peu gênant, parce que l’on n’est pas ici dans un bouquin technique dont les Editions françaises Valor se sont fait une spécialité. Sur le fond, même si Warren Buffett donne d’entrée de jeu le ton d’une modestie volontaire en proposant à l’auteur de ne choisir que la version la moins flatteuse des événements selon ses sources, le livre sort assez peu des rails imposés par Warren Buffett, et de sa philosophie de vie basée sur une vision rationnelle des choses, des gens et de l’argent, et surtout, sur une forme d’insouciance qui lui permet d’envisager tout sur le très long terme. Le long terme, la construction systématique des plans permettant de procéder à une lente récolte des bénéfices, c’est le thème qui ressort de ce livre : il n’y a pas à proprement parler de secret de fabrication Buffett, mais seulement une philosophie de vie. Buffett voit ses investissements dans les entreprises à travers une matrice d’intérêts composés. Et cela, même lorsqu’il donne de l’argent à des causes, de manière désintéressée. Pour lui, si une entreprise philanthropique dispose d’un capital, elle doit le gérer de manière parcimonieuse et le faire grandir pour disposer à long terme d’un levier plus important.
via www.lalibre.be
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