S.T. Dupont se porte bien, n'est pas à vendre, dit son président
Jeudi 7 juillet 2011 à 16:44 Imprimer
par Natalie Huet et Astrid Wendlandt
PARIS (Reuters) - S.T. Dupont, l'unique fabricant indépendant de stylos et briquets de luxe coté en France, a été approché par plusieurs acheteurs potentiels mais n'est pas à vendre, a dit à Reuters son président du directoire.
L'entreprise, qui rivalise avec le britannique Dunhill ou l'allemand MontBlanc - tous deux contrôlés par le groupe Richemont - est détenue à plus de deux tiers par le milliardaire asiatique Dickson Poon, qui contrôle également le grand magasin britannique Harvey Nichols.
Depuis le début de l'année, le prix de l'action S.T. Dupont a plus que triplé en Bourse de Paris, valorisant l'entreprise à près de 300 millions d'euros.
"On a déjà été approchés plusieurs fois, et j'ai transmis les offres à Dickson Poon, mais ça l'a toujours fait sourire", a dit Alain Crevet mercredi dans une interview à Reuters à l'occasion du lancement à Paris d'une nouvelle collection de briquets et stylos S.T. Dupont signée Karl Lagerfeld.
"Je ne pense pas qu'il (Dickson Poon) ait investi dans l'entreprise pour y créer de la valeur dans le but de la revendre, il y est attaché", a-t-il ajouté.
D'après certains analystes, la valorisation en hausse de S.T. Dupont résulte en partie de rumeurs autour d'un éventuel rachat, ainsi que des perspectives prometteuses du secteur du luxe.
S.T. Dupont, qui a renoué avec la rentabilité lors de son exercice fiscal clos le 31 mars, a fait savoir que la bonne tendance du trimestre clos en juin lui permettait de se montrer optimiste pour l'année en cours.
"Les premières indications montrent qu'on devrait se maintenir, même peut-être faire un peu mieux que l'exercice précédent", a-t-il dit, évoquant une "amélioration de la profitabilité" et des tendances prometteuses en Chine et au Japon.
La Chine élargie compte pour 20% à 24% de son chiffre d'affaires total.
Déficitaire pendant des années, S.T. Dupont a fait état pour l'exercice fiscal clos en mars d'un bénéfice d'exploitation de près de 6 millions d'euros, sur des ventes en hausse de 14% à 62 millions d'euros.
La société créé en 1872 est célèbre pour ses élégants briquets carrés, ses stylos laqués et sa petite maroquinerie de luxe. Elle est cotée en Bourse de Paris depuis 1996.
Après avoir offert un stylo en laque noire au président Nicolas Sarkozy peu après son élection, S.T. Dupont est devenu un fournisseur régulier de l'Elysée et des ministères, qui font à leur tour connaître la marque auprès de dignitaires étrangers.
Le gouvernement français a ainsi offert au Prince William et à sa femme Catherine deux mallettes de voyage personnalisées, un clin d'oeil à la mallette en maroquin bleu lavande offerte en 1947 lors du mariage de la reine d'Angleterre.
Les comédiens Benicio del Toro, Robert de Niro, Vincent Cassel et Robert Pattinson sont d'autres célèbres clients de la marque.
S.T. Dupont est parvenu à renouer avec les bénéfices après l'incendie de son usine de Haute-Savoie en 2008. La police d'assurance a permis de compenser les pertes d'exploitation et l'entreprise en a profité pour moderniser ses équipements et produire plus rapidement des séries limitées ou sur mesure.
"L'usine fonctionne presque à plein régime", note Alain Crevet, ajoutant qu'il faut désormais environ six semaines pour fabriquer un décor de briquet, contre jusqu'à six mois auparavant.
S.T. Dupont prévoit d'augmenter ses prix de 5% à 6% en 2011 afin de répercuter la hausse des prix de l'or et des autres matériaux précieux utilisés dans ses produits.
Les produits de la marque sont vendus dans une vingtaine de boutiques dans le monde et 200 autres points de distribution, dont les magasins Saks aux Etats-Unis.
Édité par Jean-Michel Bélot
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