C’ est un Mariani pugnace qui s’est montré hier lors de la première audition de la Commission spéciale sur le démantèlement Dexia. Jamais, au cours des longues heures (de 14h30 jusqu’à près de 23h) qu’aura durées le débat, il ne s’est laissé démonter par le feu nourri de questions des parlementaires. Après avoir rappelé "la politique suicidaire" appliquée par ses prédécesseurs, il s’est défendu bec et ongles sur la stratégie adoptée depuis son arrivée en octobre 2008. Politique qui a consisté à réduire la taille du bilan. Le portefeuille obligataire a ainsi été réduit de 223 à 126 milliards d’euros. "Mais nous savions que nous restions vulnérables à la dette souveraine" , a-t-il ajouté. Tout en affirmant que le groupe avait, contrairement à certaines critiques, réduit son exposition aux dettes des PIGGS (Portugal, Italie, Irlande et Espagne). Le patron français a démenti catégoriquement que le groupe avait racheté des obligations souveraines après 2008 "à l’exception du pôle assurance car c’est son métier". Et cela s’est fait essentiellement à un niveau intragroupe. En revanche, des ventes de papier grec (pour 2 milliards d’euros entre 2009 et 2010) ont bien eu lieu, a assuré M. Mariani. Tout en glissant au passage qu’il faisait de l’ironie quand il s’était dit "trop obéissant" à l’ex-ministre des Finances, Christine Lagarde, qui a demandé aux banques de conserver de la dette souveraine. Quant à savoir s’il aurait pu réduire l’exposition du groupe à la Grèce ou l’Italie dès 2009, il a rappelé qu’à ce moment-là, "il n’y avait aucune alerte sur le souverain" . Et donc de reconnaître avec dérision "un tort" : celui "de ne pas avoir eu la prescience".
via www.lalibre.be
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