30 décembre 2011 13:09
« Pour les banques, la stratégie rencontrant la moindre résistance consiste à entretenir l’illusion suivante : il n’y aurait aucune nécessité qu’elles soient tenues d’accepter de subir des pertes sur les dettes qu’elles ont créées, même si leur poids les rend irrécouvrables. Les créanciers affirment en tous temps que la charge de la dette est supportable à condition que les gouvernements réduisent tout simplement leurs dépenses, en augmentant dans le même temps les impôts des ménages et des entreprises non financières. » Accepter de pressurer les sociétés pour rembourser une masse de dettes privées, puis la crise venue, publiques, n’a aucune justification morale, ni économique, juge Michael Hudson. Le niveau d’endettement actuel des sociétés dans leur ensemble, sans rapport avec celui des revenus, a été permis, organisé et recherché par les banques indifférentes à la crise majeure que leur comportement rendait inévitable, uniquement préoccupées de s’assurer ainsi une manne de revenus,. Profitant de la « délégation de service public » qui leur confie la fonction monétaire, les établissements financiers prennent maintenant en otage les nations. Ne pas rembourser la dette, nettoyer les bilans, prendre des pertes, mettrait à bas les économies, disent leurs porte voix, taisant opportunément que la ponction des remboursements provoquera le même résultat. Accepter les politiques de rigueur, se refuser à restructurer les dettes, à utiliser le crédit public pour relancer les économies, avertit Michael Hudson, équivaut à abdiquer les souverainetés démocratiques à une mince oligarchie que l’on laisserait jouir d’un injustifiable droit de prédation, amnistiant les fautes qui l’ont rendu possible, en une régression sans précédent dans l’époque moderne.
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