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Balayé par la crise des années 70, la famille de Wendel - dynastie mythique de la sidérurgie lorraine - s’est transformée en un des groupes les plus puissants de la finance internationale. Sous la férule du baron Ernest-Antoine Seillière, le groupe est devenu un des symboles d’un capitalisme financier qui s’enrichit en fragilisant les entreprises.
La dynastie Wendel, fleuron de la sidérurgie française au XIXe siècle, a survécu à tous les bouleversements économiques depuis la première révolution industrielle et a toujours su conserver un pied dans les affaires et un autre dans la politique.
Avec la crise de la sidérurgie dans les années 70, l’empire lorrain des Wendel est nationalisé, ses dettes rachetées. L’État français, bon prince, lui laisse ses participations financières dans quelques entreprises rentables. La dynastie confie alors son destin à un de ses membres les plus influents, le baron Ernest-Antoine Seillière. Il transforme radicalement la stratégie familiale et modifiele groupe industriel en un empire financier. Dans le même temps, il prend la tête du Medef et participe ainsi à tous les niveaux au mouvement de financiarisation de l’économie française.
Le groupe Wendel devient alors un fond d’investissement, qui va pratiquer ce qu’on appelle « l’achat avec effet de levier ». Il s’agit d’acheter une entreprise avec de l’argent prêté par les banques, de la restructurer en réduisant ses coûts de personnel et d’investissement, de vendre certaines de ses activités, d’utiliser les bénéfices pour rembourser les banques et finalement de la revendre en réalisant le maximum de profits.
Wendel investit ainsi dans des entreprises telles que Cap Gemini, Valeo, Biomerieux, Editis, Bureau Veritas, Legrand. Les profits explosent, mais les entreprises revendues sont fragilisées par les plans de restructuration qui leur ont été imposés.
Les montages financiers et fiscaux se complexifient à l’extrême. Le rachat catastrophique de l’entreprise Saint-Gobain, qui a nécessité un endettement colossal, sonne l’alarme au sein de la famille. Ernest-Antoine Sellière, poursuivi par le fisc, démissionne en 2009 et cède la place à François de Wendel, 3e François du nom.
C’est de l’intérieur, avec les principaux acteurs de cette tragédie économique, que Patrick Benquet et Marlène Benquet ont choisi de raconter cette histoire.
Au sein de la famille : François de Wendel, Ernest-Antoine Seillière, Sophie Boegner, Edouard de Bastard.
En Lorraine, les anciens ouvriers, Jeanne Schmitt et Antoine Bruzzese, bénéficiaires et victimes du paternalisme patronal et l’historien local Michel Printz.
Au sein d’une entreprise rachetée puis revendue, les syndicalistes, Lydie Delias et Philippe Massacret des établissements Legrand à Limoges.
Mais aussi, Denis Kessler, vice-président du Medef de 1998 à 2002. Jean-Louis Beffa, PDG de Saint-Gobain jusqu’en 2007.
Le documentaire a reçu le prix du Public (festival de Pessac 2014), le prix des jeunes journalistes (festival de Pessac 2014) et a été sélectionné au FIPA 2015 et Figra 2015.