Les clients de la banque britannique ont retiré presque 3 milliards d'euros, paniqués par la crise. L'action a perdu 30%.
File d'attente devant une succursale de la Northern Rock (c) AP
Les clients paniqués de Northern Rock ont retiré près de 2 milliards de livres sterling (2,9 milliards d'euros) depuis que la banque, numéro 5 du crédit hypothécaire au Royaume-Uni, a dû recourir à un prêt d'urgence de la Banque d'Angleterre vendredi, a rapporté dimanche la BBC.
Lundi 17 septembre, l'action a donc perdu 29% à l'ouverture de la Bourse de Londres.
Selon la BBC, Northern Rock était également sur le point d'être vendue à d'autres banques britanniques avant de recourir à ce prêt d'urgence, mais la manoeuvre aurait échoué en raison des difficultés à emprunter de l'argent dans le climat financier actuel.
8% des dépôts de banque
Ces 2 milliards de livres sterling, retirés depuis jeudi selon la BBC, équivaudraient à environ 8% des dépôts de la banque.
Dans un entretien à la BBC, Adam Applegarth, directeur général de Northern Rock, a refusé dimanche de confirmer ces informations. Il a affirmé que la banque doit simplement faire face à "un problème de liquidités à court-terme".
Mais le Sunday Telegraph citait dimanche Adam Applegarth déclarant qu'il faudrait "un très gros effort" pour que l'établissement puisse poursuivre ses opérations sans faire appel à des fonds extérieurs et que son modèle n'était plus viable.
Recommandations abaisssés
"Le prix de notre action a perdu 30%. Donc une activité conjointe n'est pas du tout hors de question", explique-t-il, selon des propos cités par le journal dominical. "On dirait que c'est aux acquéreurs potentiels de faire une offre".
Le gouvernement britannique assure depuis vendredi que la Northern Rock est solvable et que l'épargne de ses clients n'est pas en danger. Ces appels au calme n'ont pas empêché les épargnants de se ruer dans les succursales de la banque pour y retirer leur argent.
Lundi également, on apprenait de sources de marché que la banque américaine Merrill Lynch a abaissé sa recommandation sur la banque britannique de "acheter" à neutre", tandis que Citigroup et Lehman Brothers ont divisé leur objectif par deux à 400 pence.
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