Paris prend "très au sérieux"
les menaces d'Al-Qaïda
Au lendemain de l'appel d'Al-Zawahiri, les services de renseignements français annoncent que deux Français ont dû être rapatriés en urgence mardi après des menaces. Par ailleurs, un attentat à l'est d'Alger, revendiqué par Al-Qaïda, a blessé vendredi six Algériens, deux Français et un Italien.
Paris a envoyé à ses postes diplomatiques au Maghreb "des instructions pour les inviter à mettre en oeuvre des mesures de sécurité renforcées", a aussi indiqué à l'AFP le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Frédéric Desagneaux.
Deux Français blessés dans un attentat
Cette mise au point intervient alors qu'un attentat à la bombe perpétré près de Lakhdaria (ex-Palestro), à l'est d'Alger, a blessé six Algériens, deux Français et un Italien, selon des sources de sécurité locales. Cinq des six Algériens étaient gendarmes. Les étrangers, qui travailleraient pour des sociétés installées en Algérie, étaient en voiture, escortés par les gendarmes, lorsqu'une bombe de faible puissance a explosé à leur passage.
Al-Qaïda a revendiqué l'explosion en fin d'après-midi.
Dans un texte adressé au bureau d'Alger d'Al-Arabiya, l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (ancien Groupement salafiste pour la prédication et le combat - GSPC) affirme qu'un de ses membres, dont le nom de guerre est Othman ben Jaafar, a perpétré cet attentat avec une voiture chargée de "plus de 250 kilogrammes d'explosifs".
Deux employés d'ADP rapatriés
L'explosion intervient au lendemain de l'appel du numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, à soutenir la branche nord-africaine du réseau terroriste d'Oussama Ben Laden et à "débarrasser" le Maghreb des Français et des Espagnols installés dans les anciennes colonies d'Afrique du Nord, dans une vidéo mise en ligne jeudi.
Selon des services de renseignement français à Paris, deux Français, qui travaillaient à Alger pour Aéroports de Paris (ADP), ont été rapatriés en urgence mardi à Paris à la suite de menaces d'enlèvement d'un "groupe terroriste de la mouvance d'Al-Qaïda".
Les services français avaient été alertés par leurs homologues algériens "il y a une dizaine de jours" sur des "menaces précises d'enlèvement" visant ces deux employés d'ADP, selon les mêmes sources.
Ils travaillaient dans le cadre d'un contrat de gestion du nouvel aéroport international d'Alger inauguré à l'été 2006.
Les Etats-Unis déconseillent le pays à leurs citoyens
Dans les années 1990, une trentaine de Français ont été assassinés en Algérie par les groupes armés islamistes qui avaient ordonné à tous les étrangers de quitter le pays sous peine de mort.
Le 17 septembre, le département d'Etat américain avait mis sur internet une alerte avertissant ses ressortissants résidant en Algérie ou désirant s'y rendre, qu'ils doivent "évaluer attentivement les risques posés à leur sécurité personnelle". L'avertissant soulignait que la situation sécuritaire en Algérie restait caractérisée par "des attaques terroristes soutenues, y compris des attaques à la bombe, des faux barrages, des enlèvements, des embuscades et des assassinats qui surviennent régulièrement".
Deux attentats suicide ont frappé l'Algérie les 6 et 8 septembre, l'un à Batna, capitale des Aurès (est), peu avant le passage du cortège présidentiel, et l'autre à Dellys (Kabylie, est) contre une caserne des grades côtes. Ils ont fait plus de cinquante morts et plusieurs dizaines de blessés.
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