Le FMI s'apprête à revoir en forte baisse ses prévisions de croissance
Elle pourrait passer de 5,2% à 4,8% pour la croissance mondiale en 2008. Selon le directeur général sortant du Fonds monétaire international (FMI), la crise du crédit, loin d'être finie, va peser sur la croissance mondiale et amender à terme les budgets des gouvernements.
La France perdrait 0,3 point à 1,9% en 2007 et 2% en 2008. L'Allemagne perdrait 0,2 point en 2007 à 2,4% et 0,4 point en 2008 à 2%. Les Etats-Unis subiraient 0,1 point de moins cette année à 1,9% mais 0,9 point en 2008 également à 1,9%. Le Japon perdrait 0,6 point en 2007 à 2% et 0,3 en 2008 à 1,7%
Pour ses derniers jours à la tête du FMI, Rodrigo Rato multiplie d'ailleurs les déclarations alarmistes. Dans le Financial Times de ce lundi, le patron sortant estime que la crise du crédit est une "crise grave", qui n'est pas encore terminée et qui affectera à terme les budgets des gouvernements.
"Les responsables de gouvernement ne doivent pas s'imaginer que les problèmes resteront seulement sur le bureau des banquiers", estime-t-il. "Les problèmes vont s'étendre à l'économie réelle, aux budgets, c'est ce que nous n'arrêtons pas de dire".
Pour le directeur démissionnaire du FMI, bientôt remplacé par Dominique Strauss-Kahn, la réduction de la croissance imposera aux ministres des Finances d'amender leurs budgets. Il faudra, selon lui, "quelques mois, probablement jusqu'à l'année prochaine" pour que les disponibilités de fonds reviennent à leur niveau normal sur les marchés.
En attendant, il ne fait pas de doutes pour Rodrigo Rato que la crise du crédit affecte la croissance économique mondiale. "Les Etats-Unis vont ralentir... La croissance en Europe semble déjà plus faible et au Japon aussi" dans une moindre mesure, estime-t-il, précisant que les marchés émergents devraient aussi être affectés.
Autre sujet d'inquiétudes: la faiblesse du dollar. Pour le patron du FMI, le billet vert est actuellement sous-évalué, ce qui pourrait être une source supplémentaire de volatilité sur les marchés financiers. La crise du crédit a créé "un nouveau scénario de déséquilibres mondiaux" que les responsables politiques "doivent surveiller", indique-t-il.
Rodrigo Rato pointe en particulier du doigt la Chine, qui aurait tout "intérêt" à adopter un taux de change plus souple pour le yuan afin de mieux contrôler la forte croissance économique du pays. Une politique monétaire qui inciterait également de nombreux pays émergents, notamment en Asie, à apprécier leurs monnaie contre le dollar, ce qu'ils hésitent actuellement à faire de peur de perdre de leur compétitivité face à la Chine.
latribune.fr
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