Je ne connais pas la provenance de cette note, mais elle a le mérite d'être
un rappel utile... Prudence. Headgold
dans la catégorie 'points AT '
Le piège du faux rebond
par Danny Reweghs Directeur Stratégie | 17/04/2008 00:01
Les psychologues affirment que l'être humain cherche systématiquement à
expulser ses mauvais souvenirs de sa mémoire. Cela explique peut-être
pourquoi tant d'investisseurs (particuliers et institutionnels) ont
manifestement effacé de leurs souvenirs la baisse de 2000 à 2003 et
pensent que, comme en 2006 et 2007, chaque "correction" sera suivie
d'une phase haussière. Ils ont également oublié que toute tendance
baissière connaît elle aussi une série de rebonds. La dernière baisse a
ainsi été marquée par un rebond d'un mois, deux répits de deux mois et
même une embellie de six mois, sans oublier de multiples petites
hausses d'une ou deux semaines. Mais aucun de ces mouvements n'a pu
briser la tendance baissière.
Il est très probable que, contrairement à ce que l'on peut lire ici et
là, le rebond que nous connaissons depuis la mi-mars soit un phénomène
de ce type. Non pas le début d'une nouvelle hausse, mais un mouvement
passager qui peut s'arrêter à tout moment. Nous avons conscience qu'il
s'agit d'une position "dure", qui ne va pas nous valoir que des
applaudissements. Mais nous ne voulons pas donner de faux espoirs.
L'erreur la plus souvent commise en période de baisse consiste en effet
à réinvestir trop rapidement les liquidités disponibles. Précisément à
la fin des premiers rebonds, pensant qu'il s'agit du signal d'une
nouvelle hausse.
Bien entendu, nous préférons voir les actions progresser, et ce n'est
pas de gaieté de coeur que nous endossons le rôle de Cassandre. Mais ce
rôle, il faut bien l'assumer lorsqu'on doit constater objectivement que
la situation s'est à nouveau dégradée. L'état de l'économie américaine
est très grave. Et la poussée inflationniste est très malvenue pour les
économies européennes. Elle va inciter la Banque centrale européenne à
maintenir (trop) longtemps les taux à un niveau élevé, ce qui va encore
accroître les dégâts occasionnés à l'économie. L'Asie et l'Amérique
latine vont amoindrir la crise, mais pas l'éviter.
Toutes ces mauvaises nouvelles sont-elles déjà intégrées dans les
cours? Les niveaux actuels témoignent-ils d'un pessimisme extrême?
Malheureusement pas. Les valorisations ne sont pas celles d'un plancher
dans un marché baissier, d'autant qu'elles restent basées sur des
prévisions optimistes (notamment en matière de bénéfices). Nos contacts
avec les investisseurs particuliers ne nous permettent pas de déceler
un "pessimisme de capitulation". Le consensus évoque toujours une
récession brève et modérée et les déclarations selon lesquelles "ceux
qui achètent des actions aujourd'hui seront extrêmement heureux dans
trois ou cinq ans" ne sont pas particulièrement rassurantes. C'est
également ce que l'on avait dit en 2001, et il a fallu trois à cinq ans
pour récupérer les pertes... Ne tombez pas dans le piège de réinvestir
dès aujourd'hui toutes vos liquidités. Il y aura des moments plus
propices!
Danny Reweghs, directeur Stratégie