21 novembre 2009 15:26
La Société Générale a adressé à ses clients une étude prospective
développant trois scénarios d’évolution de la crise. L’un d’entre eux
évalue les conséquences d’une crise de surendettement des Etats dans
une économie anémiée, déclenchant un « effondrement global ». --- A
l’automne 2008, tous les observateurs ont à un moment où à un autre été
saisis par l’effroi. Le système financier international était sur le
point de s’effondrer, et la perspective d’une situation semblable à
celle de l’Argentine en 2001 se rapprochait chaque jour un peu plus.
L’ampleur des interventions et garanties qui ont été nécessaires défie
l’imagination : 14 000 milliards au total pour les USA, la Grande
Bretagne et la zone euro, soit l’équivalent du quart du PIB mondial. La
dette privée, devenue insoutenable, est désormais consolidée par les
comptes publics. La monnaie de crédit privée émise par les banques
était sur le point de perdre sa valeur. Les monnaies d’Etat ont été
émises et mobilisées pour étayer un mauvais papier et sauver la mise
des banques (et des banquiers, qui se sont au passage servis sans
vergogne). Il faudra des années pour liquider les dettes privées et
rebalancer les échanges internationaux. D’ici là, l’hémorragie des
comptes publics va se poursuivre. La solution à terme, sera pour partie
inflationniste, tout le monde le sent, même si personne ne veut
l’admettre, tant le risque de déclencher une crise monétaire
généralisée en cas de désynchronisation est tétanisant. Un dernier
point. Dans la période qui s’ouvre, l’Europe part avec un handicap.
Jusqu’à présent, la BCE n’a pas monétisé de dette publique, alors que
la Fed et la Banque d’Angleterre y ont eu largement recours.
L’orthodoxie en la matière se traduira donc par une charge
supplémentaire de la dette, alors que les circonstances exceptionnelles
devraient conduire à mettre en œuvres tous les moyens disponibles, y
compris la monétisation, qui est autorisée sur le marché secondaire par
les traités. Contre Info
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