Le train qui l'emmenait vers Vienne filait dans la campagne endormie et enveloppée dans la brume du matin. Par la vitre, surgissaient un clocher, une usine, une forêt, apparitions fugaces et comme sorties d'un rêve. Bercé par le roulis du wagon, Joseph Schumpeter, dix ans, fixe intensément Johanna, sa mère, avec qui il entretiendra une relation fusionnelle tout au long de son existence. Elle s'est remariée au général en retraite Sigmund Von Kéler après le décès de son mari, un industriel du textile, six ans plus tôt dans un accident de chasse. Membre de la noblesse, c'est lui qui va ouvrir au jeune « Jozsi », comme on l'appelle alors, les portes d'une éducation aristocratique, aisée et raffinée.
via www.lesechos.fr
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