Voici quelques éléments sur les prêts immobiliers "subprime" et leur rôle dans la crise actuelle des marchés financiers.
Définition:
Très présents dans les pays anglo-saxons, ce sont des prêts accordés à
des ménages qui ne présentent pas de bonnes garanties de remboursement,
à un taux d'intérêt supérieur au taux du marché.
Ils sont notamment présents dans le secteur immobilier via des prêts hypothécaires ("subprime mortgage").
Ils présentent plus de risques pour le prêteur (qui est moins sûr
d'être remboursé), comme pour l'emprunteur (qui doit faire face à un
taux d'intérêt plus important).
Poids:
Selon les chiffres de Moody's, les prêts immobiliers à risque
représentaient 21% du total des prêts immobiliers américains sur la
période 2004-2006, contre 9% de 1996 à 2004. Au Royaume-Uni, selon une
étude DataMonitor, le montant de ces emprunts a gonflé de 28% en 2006,
pour représenter environ 7% du volume total des crédits immobiliers.
En ce qui concerne leur remboursement, selon les chiffres de la Fed, le
taux de défaut de paiement sur les prêts "subprime" a lui doublé entre
la mi-2005 et 2006, pour s'établir à environ 11%.
Rôle:
En cas de retournement du marché immobilier, comme c'est actuellement
le cas aux Etats-Unis depuis la mi-2006 (baisse des prix, augmentation
du stock de logement invendus...), la richesse des ménages, adossée à
leur bien immobilier, se "contracte". Ils éprouvent alors de fortes
difficultés à rembourser leur emprunt, ce qui a un impact négatif sur
les prêteurs qui, même en cas de saisie, ne récupèrent pas toute la
somme prêtée.
Cela a également pour effet de resserrer le crédit, et donc de
renchérir d'autant le coût des emprunts, souvent souscrits à taux
variables.
De plus, l'achat à crédit d'un bien immobilier permet ensuite souvent
de souscrire des prêts à la consommation adossés à ce même bien. Le
retournement du marché immobilier a donc un impact négatif sur la
consommation.
Enfin, de nombreux fonds investissent dans des titres de dette émis par
des sociétés de prêts immobiliers, et se retrouvent donc frappés par la
crise. Cela a par exemple été le cas de deux fonds de Bear Sterns, aux
Etats-Unis, ou de trois fonds de BNP Paribas en France.
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