Sauvetage Northern Rock: les épargnants continuent d'affluer devant les succursales
Les files d'attente continuaient à se former samedi matin devant
plusieurs succursales de la banque Northern Rock, dont le sauvetage par
la Banque d'Angleterre a fait souffler vendredi un vent de panique chez
les épargnants. Des dizaines de clients inquiets
pour leurs économies faisaient déjà la queue devant les succursales à
travers le pays, pour certaines dès 6h00 du matin, montraient les
télévisions britanniques. Vendredi, des centaines,
peut-être des milliers de clients, avaient déjà fait la queue, malgré
les appels au calme lancés par les autorités et les responsables de la
huitième banque du Royaume-Uni. La Banque
d'Angleterre a dû venir au secours de l'institut en difficulté,
spécialisé dans le crédit immobilier, en lui accordant les fonds
nécessaires au financement de ses opérations "pendant que celle-ci
travaille à régler son problème de liquidités". Cette
opération rarissime a fait plonger l'action de la Northern Rock à la
Bourse de Londres vendredi, la banque perdant plus de 30% de sa valeur. Environ
un milliard de livres (1,5 milliard d'euros) auraient été retirés de
l'institut dans la seule journée de vendredi, soit 4 ou 5% de la
totalité des dépôts détenus dans la banque par son million et demi de
clients, selon des sources bancaires citées par la BBC. La
presse britannique publiait sur une grande partie de ses Unes des
photos des épargnants inquiets attendant devant les succursales de la
Northern. "Panique dans les rues de Grande-Bretagne", titrait
l'Independent, tandis que d'autres journaux cherchaient des coupables. Le
Premier ministre "Gordon Brown doit accepter la responsabilité de cette
bulle (immobilière, ndlr): pendant les dix ans qu'il a passés au
ministère des Finances, il a été content de profiter d'une fausse
prospérité fondée, non pas sur une hausse de la productivité mais des
prix de l'immobilier", accuse le Daily Telegraph. La
Northern Rock, cinquième établissement britannique en ce qui concerne
le crédit hypothécaire, est le premier institut du pays à être aussi
durement touché par les répercussions de la crise des crédits
immobiliers à risque (ou "subprime") aux Etats-Unis. Le
tabloïde le Sun, quotidien à plus grand tirage du pays, dénonce quant à
lui le fait que "la banque a continué à prêter aux clients des montants
jusqu'à cinq fois le montant de leur salaire et 125% de la valeur de
leur propriété, malgré les avertissements sur l'instabilité économique
et l'imminence d'une chute de l'immob
Une agence de Northern Rock à Bromley, au sud-est de Londres, le 14 septembre 2007
© AFP Ben Stansall
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