30 mai 2011 15:11
Au début des années 1980, le contrat social et le rôle stabilisateur de l’Etat qui prévalaient dans l’après guerre ont été remis en cause par les politiques libérales, au moment même où montaient en puissance la révolution technologique et les échanges internationaux, agents d’une transformation en profondeur du système économique. Depuis lors, les salaires ont décroché des gains de productivité, souligne Robert Reich, ancien ministre du travail de Clinton. Trois facteurs ont alors contribué à maintenir la demande, malgré la compression des salaires : l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail (avec un taux d’emploi passant de 20% en 1966 à 60% à la fin des années 1990), l’augmentation des heures travaillées (nombre d’américains dépassent les 50 heures par semaine, et le temps de travail s’est accru de 500 heures entre 1979 et les années 2000), la baisse de l’épargne (de 9% après guerre à zéro en 2008) et le recours excessif à l’endettement, favorisé par les bulles d’actif (avec un taux d’endettement de 137% du revenu annuel après impôt). Mais ces trois mécanismes « compensateurs » sont arrivés à épuisement, constate Reich. Il faut refonder le contrat social, rendre au travail son pouvoir de négociation, et lui redonner sa juste part des gains économiques, conclut-il.
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