Europe : Petits conflits entre amis
Dans les premières années du XXIe siècle, l'Europe affiche son désir de mettre à la tête de l'Union européenne un président fort qui la représente sur la scène politique mondiale en affirmant son identité face à des puissances telles que les États-Unis et la Chine. Il faut pour cela modifier la présidence tournante tous les six mois et installer à plus long terme une personnalité solide, qui accompagne l'élargissement prévu de l'Union de manière plus efficace, plus démocratique et plus transparente. Le documentaire suit l'évolution européenne de 2001, date du traité de Nice, à 2009 au moment de l'élection de Herman Van Rompuy comme président permanent du Conseil européen, en passant par la signature du traité de Lisbonne en 2007. On y voit comment l'enthousiasme des débuts se perd peu à peu dans la gestion des affaires courantes. Tandis que, de plus en plus, les protagonistes servent des intérêts purement nationaux, le rêve d'une constitution européenne périclite au même titre que le désir d'une présidence forte.
Les témoignages d'hommes politiques aussi divers que Romano Prodi, Herman Van Rompuy, Anders Fogh Rasmussen, Jacques Chirac, Gerhard Schröder et Joschka Fischer soulignent, d'une certaine manière, l'échec du processus d'unification. Ce que Romano Prodi résume en ces termes : "D'un point de vue historique, nous avons perdu une occasion unique. J'espère seulement qu'elle se représentera (...). Car nous sommes en train de passer d'un monde unipolaire à un monde multipolaire et ne nous voilons pas la face : nous avons raté l'occasion d'être l'un de ces pôles."