Selon
l'agence de presse italienne Ansa, le FMI, Fonds monétaire
international, va annoncer la semaine prochaine qu'il abaisse de 0,4
point sa prévision de croissance mondiale pour 2008, ramenée à 4,8%
contre 5,2% annoncée le 25 juillet.
La France perdrait 0,3
point à 1,9% en 2007 et 2% en 2008. L'Allemagne perdrait 0,2 point en
2007 à 2,4% et 0,4 point en 2008 à 2%. Les Etats-Unis subiraient 0,1
point de moins cette année à 1,9% mais 0,9 point en 2008 également à
1,9%. Le Japon perdrait 0,6 point en 2007 à 2% et 0,3 en 2008 à 1,7%
Pour
ses derniers jours à la tête du FMI, Rodrigo Rato multiplie d'ailleurs
les déclarations alarmistes. Dans le Financial Times de ce lundi, le
patron sortant estime que la crise du crédit est une "crise grave", qui
n'est pas encore terminée et qui affectera à terme les budgets des
gouvernements.
"Les responsables de gouvernement ne doivent pas
s'imaginer que les problèmes resteront seulement sur le bureau des
banquiers", estime-t-il. "Les problèmes vont s'étendre à l'économie
réelle, aux budgets, c'est ce que nous n'arrêtons pas de dire".
Pour
le directeur démissionnaire du FMI, bientôt remplacé par Dominique
Strauss-Kahn, la réduction de la croissance imposera aux ministres des
Finances d'amender leurs budgets. Il faudra, selon lui, "quelques mois,
probablement jusqu'à l'année prochaine" pour que les disponibilités de
fonds reviennent à leur niveau normal sur les marchés.
En
attendant, il ne fait pas de doutes pour Rodrigo Rato que la crise du
crédit affecte la croissance économique mondiale. "Les Etats-Unis vont
ralentir... La croissance en Europe semble déjà plus faible et au Japon
aussi" dans une moindre mesure, estime-t-il, précisant que les marchés
émergents devraient aussi être affectés.
Autre sujet
d'inquiétudes: la faiblesse du dollar. Pour le patron du FMI, le billet
vert est actuellement sous-évalué, ce qui pourrait être une source
supplémentaire de volatilité sur les marchés financiers. La crise du
crédit a créé "un nouveau scénario de déséquilibres mondiaux" que les
responsables politiques "doivent surveiller", indique-t-il.
Rodrigo
Rato pointe en particulier du doigt la Chine, qui aurait tout "intérêt"
à adopter un taux de change plus souple pour le yuan afin de mieux
contrôler la forte croissance économique du pays. Une politique
monétaire qui inciterait également de nombreux pays émergents,
notamment en Asie, à apprécier leurs monnaie contre le dollar, ce
qu'ils hésitent actuellement à faire de peur de perdre de leur
compétitivité face à la Chine.