Agence de Bank of America, le 23 avril 2007 à Miami © AFP/Archives Robert Sullivan |
Les résultats publiés cette semaine par plusieurs banques
américaines ont montré à quel point le secteur a été affecté par la
crise du crédit et de l'immobilier de l'été, mais JPMorgan est parvenu
à sortir du lot par sa capacité à diversifier ses revenus.
Une
salve de résultats pour le troisième trimestre - période où la crise a
atteint son paroxysme - a été publiée depuis lundi, dont ceux de
Citigroup et Bank of America, les deux plus grosses banques du pays par
la capitalisation.
Washington Mutual
a vu son bénéfice divisé par plus de trois à 210 millions de dollars.
En revanche, Wells Fargo, le quatrième établissement du pays, a affiché
un bénéfice en hausse de 4% à 2,28 milliards quand US Bancorp est resté
stable, avec un bénéfice net de 1,18 milliard
Le
numéro trois JPMorgan Chase a surpris le marché en publiant un bénéfice
en hausse de 2%, à 3,37 milliards de dollars, bien au-dessus des
attentes.
La communauté financière s'attendait à
des résultats en berne, sachant que la crise née des difficultés du
marché hypothécaire est allée crescendo cet été et que plusieurs
données actuelles - des indicateurs aux discours de grands pontes de
l'économie - font apparaître que la crise est loin d'être terminée.
"Il
y a eu beaucoup de résultats médiocres dans le secteur financier, et
Citigroup est en tête des déceptions", résume Patrick O'Hare, du site
financier Briefing.com. "Tous ces résultats ont permis de prendre
conscience que le pic de la crise n'est pas derrière nous, comme
l'avaient proclamé plusieurs +experts+".
Point
commun aux banques lors du 3e trimestre, des dépréciations massives
voire des pertes sèches dans les activités en première ligne dans la
crise: crédits hypothécaires, produits structurés adossés à de la dette
dans l'obligataire, crédits accordés aux fonds d'investissements, ou
encore crédits non honorés par des particulier.
Tous ces éléments rendent
d'ailleurs la tâche difficile aux analystes, qui ont du mal à jauger
des résultats caractérisés par beaucoup d'élements exceptionnels.
"Cela
va prendre du temps avant que nous puissions avoir une évaluation
précise du bénéfice de base, avec toutes ces dépréciations", note
Christopher Mutascio, analyste de Stifel, Nicolaus & Company, à
propos de Bank of America
Si Wells Fargo a été une
bonne surprise pour le marché, montrant une assise variée en termes de
revenus, ce sont les performances croisées de Citigroup et JPMorgan
Chase qui ont retenu l'attention, avec en filigrane le succès ou non de
leur modèle économique, la banque intégrée, qui offre des services des
particuliers jusqu'aux plus gros institutionnels
JPMorgan,
en dépit de 1,3 milliard de dollars de dépréciations, a enregistré des
résultats record dans la banque privée et dans les produits adossés aux
bons du Trésor, ainsi qu'une hausse à deux chiffres des revenus dans la
banque de détail, les cartes de crédit et la banque commerciale.
"Lorsque
Citigroup a publié ses mauvais résultats, les investisseurs ont
commencé à se demander si le problème était le PDG ou le modèle
économique. Mais les résultats records de JPMorgan Chase au 3e
trimestre ont prouvé que la stratégie du conglomérat financier
fonctionne", note Briefing.co
Chez Citigroup, les
mauvaises performances ont nourri critiques et rumeurs sur un départ du
PDG Charles Prince, d'autant que la semaine dernière, Citigroup a
annoncé une refonte de son activité marchés, assortie du départ du
dauphin supposé de M. Prince, Tom Maheras.